dimanche 25 janvier 2009

Ushahidi, ou quand le crowdsourcing se met au service du citoyen

Le crowdsourcing consiste, pour les créateurs de sites, à utiliser les internautes pour créer des contenus. C’est dans le journalisme qu’Ushahidi se sert de cette technique, afin de contourner les médias traditionnels. Le terme Ushahidi signifie témoignage en swahili, et le projet a vu le jour lors des violences post-électorales au Kenya fin 2007 début 2008.





Ushahidi: Crowdsourcing Crisis Information




Le principe est, lorsqu’on est face à un évènement violent, d’envoyer son témoignage via SMS, ou n’importe quel autre moyen de communication à Ushahidi. Dès lors, celui-ci est relayé par le site et l’évènement localisé à l’aide de Googlemaps. La recette a eu un succès phénoménal depuis, et le projet a grandi et s’est élargi à d’autres pays. Depuis, beaucoup de journaux en ont parlé, et son créateur rafle des prix. Le dernier en date lui a été décerné par USAID lors du USAID Development 2.0 Challenge.

Le crowdsourcing est en effet un moyen de contourner les médias traditionnels, et permet à tout et un chacun d’informer lorsque ceux-ci sont défaillants. Ça a été le cas récemment à Gaza, où les journalistes étrangers n’avaient pas accès: la chaîne d'information AlJazeera a utlisé Ushahidi pour répertorier les attaques de l'armée israélienne. Avant cela, l’outil avait été déployé en Afrique du Sud pour rapporter les actes xénophobes commis contre les étrangers. Dernièrement, le projet s’est étendu en République Démocratique du Congo, où l’information a toujours mal circulé depuis le début du conflit en 2000, malgré ses environ 5,4 millions de morts qui en font le plus meurtrier depuis la deuxième guerre mondiale. L’information n’est pas utile uniquement aux téléspectateurs et autres consommateurs de nouvelles, mais aussi aux victimes des conflits, car les ONG et projets humanitaires reçoivent d’autant plus d’aides que les gens sont avertis de la situation.



Ushahidi: Crowdsourcing Crisis Information

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jeudi 22 janvier 2009

l'ingénieur et l'économie réelle: quelques vérités par gros temps

source: Temey, le samedi 17 janvier 2009 - 00:00:03, invention-europe
Auteur : Noël Clavelloux, président du CNISF (Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France), président de l'Association Marius Lavet.

Cet article traite de la place de l'ingénieur dans l'économie réelle. En ces temps de crise, la question se pose sur sa place en tant qu'élément central de la croissance.

Un constat laconique : l’innovation scientifique et technologique est le vrai moteur de la croissance

Nos ingénieurs et scientifiques sont scandalisés par le tour des choses : la valeur en Bourse des sociétés a été divisée par deux ou par trois depuis le début de l’année 2008, alors même que les investissements et les moyens de production de biens et de service sont demeurés inchangés. Des fortunes indécentes se gagnent et se perdent au gré de mouvements financiers totalement décorrélés des réalités de l’économie tangible. En contrepoint de cette farce tragique, il y a les véritables forces productives qui drainent la création de richesses. Il est temps de réhabiliter les vrais acteurs de l’innovation, seule pourvoyeuse pérenne de croissance. Les ingénieurs inventent en permanence le matériau dont est faite la prospérité collective.

L’ingénieur avant le trader

Pour nécessaire qu’elle puisse être, la spéculation financière doit être tenue dans les limites de sa fonction : celle d’un moyen, mis au service de nos industries et services. La finalité du système économique mondial doit rester l’innovation scientifique et technologique. Faut-il rappeler que dans l’industrie et les services – le monde réel – les ingénieurs savent que pour avoir un résultat net de 1 milliard d’euros, il faut au moins réaliser un chiffre de 20 milliards d’euros et faire travailler pendant un an environ 100.000 personnes qui créent des biens et des services réels! Aussi, la considération de nos ingénieurs est une condition non négociable à la poursuite d’une gouvernance économique efficiente.

Politique de la reconnaissance

En conséquence, il nous faut encourager la reconnaissance des ingénieurs (1). Figures emblématiques du républicanisme élitaire "à la française", ils incarnent la capacité de notre nation à construire la prospérité de demain. Sachons admettre que nos écoles d’ingénieurs – cette singularité toute française – recèlent le meilleur capital humain que notre économie puisse rêver pour parvenir à soutenir une croissance durable, à contre-courant des caprices erratiques d’une finance à courte vue.

(1) Entre autres initiatives allant dans ce sens, citons le Prix Marius Lavet, qui chaque année récompense des inventeurs ayant su conduire leurs innovations jusqu’à la réussite industrielle. Son jury s’attache précisément à faire valoir le mérite d’ingénieurs capables d’aboutir des projets ambitieux, comme à l’inverse de nos spéculateurs galopant "le nez dans le guidon", à qui l’on doit notre situation présente.